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Préambule à la création d'Ouverture(s) : La recherche 

Les prémices des pièces présentées ici sont issues d'un travail de recherche mené au sein de L’L - Chercher autrement en arts vivants à Bruxelles que nous avons entamé en 2017 mais qui germait dans nos têtes depuis 2015. Cette recherche, nous l'avions intitulée : Projet Jouir et elle s'est terminée en avril 2020.

Mais une recherche prend-elle réellement fin ? Ou bien n’est-elle pas plutôt un long processus se métamorphosant sans cesse, un flux mouvant et continu ?

On se baigne toujours et, à la fois jamais, dans le même fleuve, n’est-ce pas ? Chaque entrée en période de résidence est une plongée dans la même recherche mais qui est à la fois toujours différente et, au-delà de cela, les recherches que l’on mène à L’L ne sauraient se circonscrire à leurs simples objets (aussi complexes soient-ils). Le protocole mis en place impacte l’entièreté de nos pratiques, de leurs méthodologies et la manière dont on conçoit la façon de les partager. Une recherche à L’L transforme notre manière de faire de l’art et, de fait, nous transforme nous, en tant qu’artistes. Considérant cela, il est difficile d’entrevoir la « fin » d’un tel processus. Il continue à être mis au travail, à nous mettre au travail et à nous travailler nous-mêmes.

C’est ce que nous avons en partie expérimenté lors de cette dernière et ultime recherche : Projet Jouir.

Mais avant d’aller plus loin, une autre contradiction : le titre même de cette recherche, Projet Jouir.

Nous reviendrons suffisamment sur le terme jouir et sur la notion de jouissance mais arrêtons-nous un instant sur projet. N’y a-t-il pas là aussi contradiction ? Entamer une recherche, entendue comme un processus mouvant, sans forme arrêtée et sans finalité clairement énoncée (puisque le protocole de L’L se dégage de l’idée de résultat), ce n’est pas vraiment ce que l’on pourrait attendre d’un projet... Un projet, ça se donne un objectif clair, avec des moyens précis et un planning prédéterminé. Un projet, c’est une injonction !

C’est donc à peu près tout l’inverse de ce qui nous intéresse ici.

Nous voici donc d’entrée de jeu avec une double contradiction : produire un document venant clore un processus qui (si on le considère de la manière qui va être développée ici) ne peut pas réellement prendre fin et à partir d’un titre fondateur antinomique avec la réalité même de ce qu’il a déclenché.

Mince alors ! Comment faire ?

Pour pallier le caractère nécrologique du « texte de fin de recherche » et faire sentir l’effluve du mouvement enclenché lors de cette recherche, et qui est toujours en perpétuation, pourquoi ne pas donner à cet exercice (du texte de fin de recherche) un caractère lui aussi tout en potentialités ouvertes ?

Et concernant la deuxième contradiction, nous pouvons poser le postulat qu’elle n’en est pas une. Si l’on considère la contradiction comme l’opposition entre antagonismes impliqués dans un processus évolutif et imbriqués dans des phénomènes dynamiques (c’est-à-dire que l’on entrevoit cette contradiction sous l’égide de la dialectique et non de la logique), alors ce terme de Projet, en tant qu’il est mis en mouvement par le processus de recherche dans le temps, devient peut-être une force créatrice de sens. Il s’agit alors de porter un coup d’œil dans le rétroviseur pour pointer le passé par le prisme du présent.

Nous allons donc procéder en deux temps :

1- Tenter de brosser un historique rétrospectif et analytique de ce qui s’est passé pour nous pendant ces trois ans. C’est un regard avec une perspective a posteriori sur ce que nous avons traversé, pour le faire goûter, comprendre ou, au moins, entendre.

2- Inviter au pelotage.

Imaginons une pelote de ficelle qui grossirait à mesure que l’on tournerait autour d’elle, en tissant des liens et des connections partielles entre intuitions, expérimentations d’atelier, notions théoriques et toutes les autres choses qui pourraient advenir pendant un travail de recherche.

 

Et nous, petites bestioles qui tournons dans tous les sens autour et dans cette pelote, serions à la fois tisseuses et tissées.

Nous proposons une plongée dans les connections, de proche en proche, entre différents thèmes, questionnements, différentes notions... que nous a fait soulever cette recherche. Quelques petits zooms dans la pelote. Des brèves de recherche en quelque sorte.

 

1- Rétro-visionnage

Nous avons petit à petit glissé d’un sujet de recherche à être sujet de celle-ci, pour finalement arriver au point où la recherche devenait elle-même son propre objet, mise au travail par le thème, la notion, le mot qu’elle tentait de circonscrire.

Tout est parti d’un intérêt commun à vouloir questionner la sexualité, ses normes, sa représentation (plus notamment la pornographie) et forcément le cortège d’empêchements politico-socio-moraux à l’exercer comme bon nous semble et à disposer librement de nos corps.

Au début, Projet Jouir se proposait donc d’investiguer la notion de jouissance en tant qu’il y aurait de « bonnes » et de « mauvaises » façons de jouir qui seraient dictées et sous-entendues par un ensemble de dispositifs coercitifs insidieux.

Les débuts de la recherche ont donc été fortement imprégnés d’un ensemble de théories biopolitiques (féminisme, gender studies...) qui doivent beaucoup à Foucault mais aussi d’analyses sur le genre pornographique comme objet culturel.

Voilà pour le fond (au début...).

Question méthodologie, nous nous sommes fixés comme règle dès le départ de ne pas nous autocensurer et de « tout tester », c’est-à-dire que chaque intuition et idée (même celles qui pouvaient nous sembler un peu idiotes) allaient être éprouvées par « le faire ». Et puis, on allait bien voir ce que cela donne une fois la chose faite... De nouvelles pistes pouvaient toujours en émerger.

Autre principe méthodologique appliqué dès le départ : nous nous sommes mis en tête d’écrire, quasi systématiquement, à partir de nos retours d’expériences, nos idées, nos réflexions et lectures. Dès le départ, nous avons aussi mis en place un document en ligne que nous partagions pour continuer nos échanges en dehors des périodes de résidence.

Projet Jouir était notre deuxième recherche en commun (troisième en tout pour Michaël). Et puis, surtout, c’était la der des der ! Étant donné que nous avions épuisé le nombre de recherches permises par le protocole de L’L, nous savions dès le début que celle-ci allait être marquée du sceau de notre départ.

Il fallait bien marquer le coup !

Nous allions TOUT garder et archiver ! Le moindre bout de texte, la moindre note griffonnée, expérience plus ou moins heureuse, vidéo d’atelier, photo d’expérimentation etc.

Et puis, une intuition : l’obscène.... mais oui ! Ob - Scène, hors de la scène, ce qui ne doit pas être vu / montré.

Et si l’on pensait « l’obscène » de la création artistique ? Quel serait-il ? Eh bien, la recherche, le travail d’atelier en amont de toute monstration, pourrait être considéré comme « ce que l’on ne voit pas de l’œuvre », son obscène.

Ce coup-ci, il faut bien le dire, l’étymologie était de notre côté !

Ce fil méthodologique ne nous a pas quitté tout au long du processus. Ni cette idée selon laquelle, en étant complètement impudiques sur notre travail en état de recherche et qui, de ce fait, est fragile, indéterminé ou encore parfois complètement raté, nous pouvions toucher du doigt un commentaire sur ce que sont le travail d’un artiste et le processus d’avènement d’une (ou d’un ensemble) d’œuvre(s) dégagée(s) des contraintes habituelles temps / argent / attente / etc. (ce que permet le dispositif de L’L).

Le terme jouir / jouissance est un mot valise, un terme à tiroir qui renferme tout un tas d’acceptions. Au fond, qu’est-ce que ça veut dire : jouir ? Il y a l’orgasme certes, mais aussi une grosse part juridique, une idée de réification, une injonction néo-libérale, l’idée que jouir, c’est potentiellement aussi jouir de ne pas jouir... Bref.

Nous nous sommes dit que, puisque l’on était en recherche, nous n’allions pas nous arrêter à une, voire deux, acceptions du terme jouir mais que nous allions tenter de toutes les éprouver, que tout ce que pouvait charrier ce mot méritait qu’on le dissèque, qu’on en tire des expérimentations. Nous n’en avions que le pressentiment au début mais ce terme allait s’avérer d’une grande justesse à mesure que nous allions avancer et travailler à ses côtés. À moins que la justesse n’ait été créée parce que ce terme a été mis au travail ? Allez savoir... Certainement qu’une chose est vraie tout autant que l’autre...

Et puis, en tant qu’artiste, qu’est-ce que cela pourrait bien vouloir dire de jouir de sa pratique, de son art ? Est-ce que cela voudrait dire, par exemple, faire sans entraves ? Dans ce cas-là, la recherche en art (entendu comme la recherche dans la pratique de l’art, la pratique d’atelier) serait le pur moment où l’artiste jouit de sa pratique artistique. Et voilà qu’obscène et jouissance se retrouvent en corrélation au cœur même du processus de recherche artistique !

Nous avons donc tenté, dans une activité à la fois compulsive et méthodologiquement obscène, de tirer des expérimentations tous azimuts des différents sens du mot jouir / jouissance.

Cela nous a amené, entre autres choses, à éprouver par nous-mêmes et par notre corps le devenir objet (sous-entendu : de jouissance de l’autre) et le consentement, à expérimenter la fluidité de nos corps et de nos pratiques comme autant de métamorphoses constantes, de se poser la question des vecteurs d’empêchement aux individus et aux corps à jouir d’eux-mêmes et, comme une extrapolation de l’ordre de la méta-question, des vecteurs d’empêchement à notre pratique d’artistes mais aussi de la possibilité de les retourner sur eux-mêmes (comment continuer à jouir de notre pratique d’artistes en dehors de l’obscène recherche / pratique d’atelier).

Mais, à vouloir tout embrasser, tout expérimenter, braver la coercition, multiplier les expériences et les objets d’expérimentation pour jouir jouir jouir, nous nous sommes rendus compte que cette volonté hyper-productive et cette valorisation de la jouissance comme source de profits autocentrés avait comme un sérieux goût d’injonction néo-libérale. Que jouir toujours plus, plus fort et en permanence relevait tacitement d’une vision capitalistique du monde (qui renverrait par exemple au mythe de la croissance), une surenchère permanente qui porte en elle-même la promesse de son effondrement. Les choses ne sauraient être simplement binaires tel que : jouir = bien, ne pas jouir = mal. Et nous aurions été bien sots de nous arrêter là.

Nous avons donc aussi expérimenté le rien, l’ennui, l’improduction (au sens capitalistique et spectaculaire du terme), la lenteur, la contemplation... Comme autant de moyens de freiner la machine, de renouer du désir.

D’ailleurs, cette volonté de traiter de manière artistique toutes les acceptions que peut prendre cette notion est un objectif quasiment inatteignable, volonté qui porte elle aussi la promesse de son non-avènement. Avoir un projet, cela ne veut pas forcément dire que l’on va l’atteindre...

Aussi, le temps de la recherche, en tant qu’il est un processus long et sans obligation de résultat, fait-il écho à ce ralentissement. Donc, jouir de son art dans l’obscène de la recherche, c’est certes faire ce que l’on veut, mais aussi – et surtout – le faire en prenant le temps que l’on veut.

Tout ceci nous a peu à peu fait glisser d’un état des lieux post-foucaldien à un champ de la pensée mettant en question le paradigme Moderne / Capitaliste, un dépassement du régime de la dualité et de la grande séparation (nature / culture, homme / femme, humain / non humain, productif / non-productif...) qui (étonnamment ?) résonne avec une lignée philosophico-pragmatique dont le processus de recherche de L’L et la méthodologie que nous avions mise en place (réflexivité, expérimentation, pratique comme source de connaissance, fonctionnement par tissage de liens) se trouvent être une sorte de tentative d’application pratique.

Nous avons donc peu à peu édifié un processus de travail ouvert, tout en potentialités et en possibles activables. L’enjeu qui se présentait alors à nous allait être de savoir comment articuler cet ensemble de propositions, maquettes, tests, ébauches, intentions…, leurs interconnections, les liens tissés entre eux et entre les enjeux théoriques qu’ils soulèvent, les méta-commentaires qu’ils peuvent fournir sur nous-mêmes en tant qu’artistes autant que sur ce que c’est qu’être au travail dans ce contexte bien précis de recherche à L’L mais aussi et pourquoi pas de...

Comment donc, d’une part, créer du lien en un tout cohérent (le faut-il ?) et, d’autre part, faire sentir à une tierce personne le processus engagé et la manière dont les objets qui en ont surgi (quels qu’ils soient) y répondent ?

En clair, comment partager cette expérience ?

C’est à partir de cette question que nous avons commencé à travailler à la notion d’interface. L’interface, comme quelque chose de fluide et ferme à la fois, qui serait à la fois un contenant, un liant, un connecteur et à même d’être en constante mutation à mesure que ce qui s’y déploie s’augmente et se métamorphose. Il s’agissait en quelque sorte de donner une réalité physique et partageable de la recherche elle-même.

Se pose alors la question : comment montrer l’obscène ?

C’est ici que notre intuition méthodologique de départ (tout garder, tout archiver, écrire sur nos expériences) a pris tout son sens. C’est à ce moment-là où, d’un objet de recherche qui a dévié à nous rendre objet de notre recherche, la recherche finit par être son propre objet, mise au travail par l’objet qu’elle tente de circonscrire (ici : jouir / jouissance). Une fin en soi qui n’a d’autre but que sa propre existence. C’est ici enfin que se conjuguent et s’imbriquent fond, méthode, forme et partage en un tout cohérent.

Cette recherche de trois ans a été source d’un grand nombre d’expérimentations plastiques et chorégraphiques et devient le creuset duquel surgiront nos œuvres à venir, mais le véritable « objet », la « production » ou « création » (entendus au sens classique de production artistique) qui en découle est son histoire même. Nos notes, expériences, expérimentations, réflexions mais aussi esquisses, photos, vidéos d’atelier, dessins... sont rassemblés dans ce que l’on a appelé le Carnet de recherche. Ce carnet dévoile l’obscène de cette recherche de trois ans, sans pudeur. Il devient aussi l’interface par laquelle le partage des connections et ramifications de la constellation d’expérimentations vécues en état de recherche devient une possibilité.

 

2- Bienvenue dans la pelote

Nous allons ici pointer quelques notions que la recherche a fait surgir. Cet ensemble sera forcément lacunaire. Nous avions prévenu ! Une recherche prend-elle réellement fin ? Si la réponse est non (il nous semble que ça le soit) cet exercice ne peut être qu’incomplet. Mais l’incomplétude de ce présent document offre aussi la potentialité de son ouverture et de sa fluidité. D’ailleurs, à la place de cette présentation linéaire (qui n’a aucun fondement logique et est tout à fait arbitraire), nous aurions pu opter pour une présentation schématique : l’ensemble des petits paragraphes seraient alors reliés entre eux par des lignes courbes qui souligneraient d’autant plus le « jeu de ficelles » qu’une recherche met en œuvre. Cela pourrait être à loisir augmentable, et cela pourrait faire un beau dessin mural... C’est un possible à activer... parmi d’autres...

Dissolution de la discipline

Quel sens encore donner à la notion de discipline quand on entame un processus de recherche en art ? L’idée même de discipline est un carcan trop strict pour qui est dans une réelle pratique de l’art, entendu comme source de réflexivité. La discipline artistique ne vaut bien que pour les institutions qui ne savent pas fonctionner autrement qu’en cloisonnant.

Cet état de fait, nous l’avons d’autant plus expérimenté au cours de notre recherche que nous sommes deux artistes de « disciplines » différentes. L’un est entendu comme « chorégraphe » et l’autre comme « artiste plasticien ». L’un est un écrivain du mouvement et l’autre un technicien de la plasticité (ce suffixe « ien » ne renvoit-il pas à une habilité technique, à une spécialisation de l’ordre de la technicité, comme un électricien ou mécanicien ? Pourquoi ne pas plutôt utiliser le terme plasticionaute, comme un explorateur de la plasticité ?).

Qu’est-ce à dire ?

Dans les faits, nos disciplines respectives se sont complètement dissoutes dans le processus de recherche : nous n’étions plus que deux corps au travail, expérimentant l’un et l’autre les frontières de nos habitudes de création.

Inconfort.

Se retrouver dans une position inconfortable (artistiquement j’entends, les conditions de travail fournies par L’L sont certainement les plus confortables qui nous aient été données dans nos vies d’artistes) nous pousse à porter une attention plus accrue à nos mécanismes de travail. Cet inconfort peut être créé par plusieurs facteurs : la remise en cause de nos méthodes de travail, le déplacement « thématique », l’abandon des habitudes formelles, le caractère vertigineux des notions abordées, le fait de ne pas savoir exactement où l’on va etc.

En quelque sorte, l’inconfort nous pousse dans nos retranchements et nous force, puisque les automatismes ont disparu, à interroger de manière accrue notre propre activité en tant qu’artiste. Et nous émettrons l’hypothèse que cet inconfort nous amène à mieux comprendre et affirmer en pleine connaissance les lignes de forces (déjà présentes) de notre travail. L’inconfort agirait ici comme l’élément étranger venant par sa présence déplacer la façon de poser les mêmes questions.

L’inconfort ne nous apporte aucune solution mais il nous propose de reconstruire le problème.

Imbrication fond / forme / méthode / partage.

L’un des grands enjeux de cette recherche a été, lorsque nous nous sommes rendus compte du double mouvement à l’œuvre dans notre travail (c’est-à-dire à la fois plus large et plus précis), de penser d’une manière qui serait à la fois locale et globale. Comment avoir une pensée globale sur les expérimentations menées et les objets qu’elles ont entraînés, les enjeux théoriques qui les précèdent ou qui en découlent, la manière de les mettre en œuvre et la façon de les soumettre à autrui, tout en gardant tous ces paramètres fluides et possiblement mouvants ?

Ce que soulève à notre sens ce questionnement et cet état de fait est l’idée qu’une entreprise artistique, si l’on veut la mener avec honnêteté intellectuelle, doit être constamment pensée et remise en question suivant la bonne corrélation des éléments qui la constituent à savoir : fond / forme / méthode / partage.

Support de connaissance.

La pratique de l’art peut-elle être source de connaissance ?

La recherche, ici, ce n’est pas de trouver de nouvelles choses (le nouveau, c’est vieux comme le monde) mais de comprendre ce que l’on fait déjà. Entamer un processus long, mais aussi porter un regard réflexif sur la pratique d’atelier elle-même, permet de porter une attention particulière aux expériences et expérimentations qui s’y déroulent. Dans le même temps, c’est aussi éprouver en nous-mêmes ces expériences, les faire nôtres. Porter attention, c’est attribuer une reconnaissance, le premier pas vers la connaissance. Et éprouver par notre expérience et dans notre corps une expérience, c’est se transformer par/avec elle, c’est co-naître (naître avec).

Activer les possibles.

L’une des grandes forces que peut engendrer un processus de recherche est de nous permettre de ne pas se focaliser sur une seule entrée qui aboutirait à un problème donné, et donc potentiellement, à une solution dite. Le travail au long court et sans résultat formellement attendu amène à accueillir les contradictions et les paradoxes comme des sources bienheureuses de potentialités. Tout et son inverse peuvent devenir un possible valable. Une fois ces possibles répertoriés, le véritable travail consiste à les invoquer au moment et à la situation adéquats. Ils nous permettent de composer avec toutes sortes de contextes, comme des outils à notre « capacité de réponse ».

 

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